DARK HORSE FLYER : Hotel Paradise (2016)
Musicians:
Don Mularz - lead vocals, lead, slide & rhythm guitar
Scott Lane - guitar & vocals
John Tillman - lead & rhythm guitar
Richard Taylor - bass & vocals
Raul Hernandez - drums & percussion
Bob Taylor - piano, synthesizer, organ & vocals
Additional musicians :
Tony Aiello - tenor & baritone saxophone
Don Harris - trumpet
Marshall Gilkes - trombone
Bob Taylor - horns arrangement
Beth Cohen - background vocals
Robbie Dupree – harmonica
Titles :
01. Breezin' - 3:11
02. Coconut Jive - 3:52
03. High Five - 5:41
04. Monroe County Line - 3:01
05. Out Of Time - 3:44
06. South Miami Midnight - 4:38
07. Mambo Mama - 4:46
08. You Don't Play Nice - 3:24
09. A Car With Fins - 4:01
10. Highway 27 - 3:54
11. If I Could Get You Alone – 7:41
Qualifier la Floride de véritable vivier musical et répéter cette évidence sans arrêt, c’est faire preuve non pas de sénilité précoce mais de lucidité. Dark Horse Flyer en fournit encore la preuve avec ce luxueux « Hotel Paradise » qui s’oriente vers un certain rock sudiste estampillé début des seventies. Un rock sudiste mâtiné de blues, de jazz et de funk, joué en leur temps par des groupes comme Wet Willie, Stillwater ou Louisiana’s Leroux. Quelques touches d’Atlanta Rhythm Section, du Charlie Daniels des débuts ou de l’Allman Brothers Band viennent aussi parsemer ce disque de grande classe. Les membres du groupe se mangent la route depuis longtemps, ils n’ont peut-être pas brillé sous les feux de la gloire mais ils possèdent tous les atouts nécessaires à ce genre musical si particulier (style, fluidité, technique et feeling). L’album débute par « Breezin’ », un « Southern boogie » instrumental à la Charlie Daniels. Deux guitares et un orgue envoient leur solo chacun leur tour et les breaks rappellent par moment le style de Doc Holliday. Tout cela sonne bien sudiste ! Des six-cordes chauffées au rouge enflamment « Coconut Jive », un blues-rock teinté de funk avec un solo de clavier proche du jazz-rock de Sea Level. Avec son cocktail rock/jazz/funk, « High Five » illustre à merveille les influences citées plus haut (Wet Willie, Stillwater, Leroux). Un solo de guitare délicatement saturée s’étire tout en feeling. Trois titres tapent dans le registre funky mid tempo : « Monroe County Line », « Mambo Mama » (avec une slide on ne peut plus sudiste) et « You Don't Play Nice ». « South Miami Midnight » (un rock sudiste au tempo médium à la Charlie Daniels) est doté d’un superbe break et le « Southern boogie » ne laisse pas sa part au chat avec « A Car With Fins » (qui propose un méchant solo de gratte et une slide efficace) et le survolté « Highway 27 » (qui fait taper du pied avec son harmonica et son très bon solo de piano). « If I Could Get You Alone », un funky blues à la Allman Brothers Band, s’énerve sur la fin pour un échange de guitares endiablées. Tout cela est excellent mais le splendide « Out Of Time » se détache de l’ensemble pour empocher le prix du meilleur morceau de l’album. Cette « country/pop song » mélodique de toute beauté frappe droit au cœur avec une superbe construction harmonique, un solo d’orgue remarquable et une guitare fabuleuse. Un titre vraiment sublime ! Ce disque classieux ravira les amoureux de la musique mais aura sans doute du mal à passer à la radio en raison de sa qualité mais aussi du style musical choisi. Oui, certains avanceront que tout cela sonne « daté » et trop « années 70 ». On pourra toujours leur répondre que le talent est intemporel et se passe des modes. En fait, la chanson « Out of time » aurait dû donner son titre à cet album effectivement hors du temps. « Hotel Paradise » ne franchira peut-être pas le seuil des « charts » américains mais restera pour longtemps dans nos cœurs !
Olivier Aubry